Arnaud Jaillet
Qualifier l’artJe cherche dans l’art ce qui reste nécessaire à l’existence de l’œuvre comme telle une fois celle-ci libérée de ses contingences.
J’essaie que mes tableaux soient déclencheurs d’une synthèse. Si c’est de l’art il doit être augmentant, permettant, accélérant. Il doit témoigner de l’honnêteté de ma volonté de rajouter quelque chose de beau dans le monde. L’art honnête est celui nettoyé de sa génétique. Rien de propre à son créateur ne persiste en lui. Il doit viser cette pudeur et montrer qu’il se dirige vers l’universel, n’être qu’un arrangement de matière libérant. Il doit être purifié des lenteurs de l’individu. Il doit permettre un rebond, briller et éblouir pour que le regardant se retourne dans la bonne direction.
Mon objectif est de créer des œuvres élégantes et pudiques. Selon moi, là réside la responsabilité de l’acte artistique. Ce qui peut être résolu sans l’art ne doit pas être son sujet. Il faut simuler un humain résolu et évoluer depuis celui-ci, et non soi-même.
Dimension processuelle :
Je cherche l’accord entre le sujet et le processus le révélant. Selon moi, l’art n’est pas le lieu de l’invention mais d’un alignement éphémère entre la réalité et le processus dépersonnalisé de sa duplication.
La peinture est lourde et peut étouffer, je créé des figures en l’effaçant pour mettre en scène une libération. C’est par la suppression de la matière que la figure apparaît, comme l’effort du souvenir persistant qu’on libère de parasites contingents. Les sujets sont isolés et blancs, souvent des objets, des robes ou des statues.
Le trait de la mine d’argent est définitif et brillant. C’est l’acte de résistance au temps par opposition à l’acte de soumission porté par la série des peintures effacées. Il sert pour les sujets que je veux éternels, comme les corps et les visages. Or la fragilité de cette éternité désirée s’incarne par la faiblesse de l’intensité du trait.
In art, I'm looking for what remains necessary to the existence of the work as such once it has been freed from its contingencies.
I try to make so that my artworks trigger a synthesis in the viewers gaze. If it is art it must be augmenting, enabling, accelerating. It must bear witness to the honesty of my desire to add something beautiful to the world. Honest art is art that has been cleansed of its genetics. Nothing of its creator's own persists in it. It must aim for this modesty and show that it is moving towards the universal, that it is nothing but a liberating arrangement of matter. It must be purified of the slowness of the individual. It must allow a rebound, shine and dazzle so that the viewer turns in the right direction.
My aim is to create works that are elegant and modest. For me, this is the responsibility of the artistic act. What can be resolved without art must not be its subject. You have to simulate a resolute human and evolve from it, not yourself.
processual dimension :
I'm looking for harmony between the subject and the process revealing it. Art is not the place for invention, but for an ephemeral alignment between reality and the depersonalized process of its representation.
Paint is heavy and can be choking, I erase some to set the scene of a liberation. It is through the suppression of matter that the figure appears, like the effort of the persisting memory that we free from contingent parasites. The subjects are isolated and white, often objects, dresses or statues.
The silverpoint line is definitive and shining. It is an act of resistance to time, as opposed to the act of submission represented by the series of erased paintings. It is used for subjects I want to be eternal, like bodies and faces. Yet the fragility of this desired eternity is embodied in the weakness of the intensity of the line.
The Mall Galleries
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May 2023
- January 2024
The Gallery Lees Yard Holt
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September 2023
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